Skip to content

Les projets de recherche sur l’endométriose

Les projets de recherche sur l’endométriose

Depuis 2016, EndoFrance a participé au co financement de plus de 30 projets de recherche clinique ou fondamentale dédiés à l’endométriose. Cela a été possible grâce aux dons de notre marraine, de nos adhérents et de celles et ceux qui nous suivent et nous soutiennent. A ce jour, EndoFrance a versé en faveur de la recherche endométriose plus de :

0

UNIVERSITE PARIS CITE (75) En collaboration avec l’Hôpital Saint-Joseph (75) – Samantha Coquinos, Masseur kinésithérapeute, doctorante en sciences du sport,  de la motricité et du mouvement humain

Dans le contexte actuel, les femmes ayant l’endométriose ne se voient offrir que très peu d’options de traitements: un choix majoritairement pharmaceutique ou chirurgical. Pourtant, il semblerait que l’activité physique puisse avoir un effet considérable sur l’inflammation et la qualité de vie dans le cadre de nombreuses maladies chroniques qui pourrait s’appliquer à l’endométriose.

Le projet de recherche s’intègre dans un doctorat de 3 ans. L’étude consistera en un questionnaire qui interrogera les représentations corporelles des femmes atteintes d’endométriose suivi d’un essai randomisé qui évaluera 3 groupes de patientes bénéficiant respectivement de séances d’activité physique, de kinésithérapie et d’activité physique plus kinésithérapie

L’objectif du projet est double :
* déterminer si l’activité physique ajoute des bienfaits au traitement antalgique de kinésithérapie pour proposer un parcours de soin plus complet
* comprendre de quelle façon l’activité physique peut améliorer la qualité de vie : en diminuant l’inflammation, en améliorant le rapport au corps, en améliorant les capacités physiologiques ?

CNRS UNIVERSITE PARIS EST CRETEIL (94)  – Dr Martin Madge

A ce jour, aucune étude n’a permis d’identifier les propriétés biomécaniques des nodules d’endométriose. Pourtant, celles-ci sont étroitement liées à la douleur, symptôme majeur de l’endométriose. De plus, l’évolution des propriétés mécaniques des tissus biologiques dépend de la microstructure et de l’activité biochimique.
L’objectif de l’étude est donc d’analyser les propriétés mécaniques des nodules d’endométriose profonde et leur lien avec leur micro-environnement. Cette étude se fera à partir de prélèvement de cellules lors de chirurgie, après consentement éclairé des patientes. Cela permettrait de contribuer à mieux comprendre la maladie et à créer des modèles d’étude expérimentaux plus proches de la réalité.

CHU DE DIJON (21) – Céline Pouhin, Infirmière ressource douleur – Sandrine Boccard, Infirmière ressource douleur et infirmière anesthésiste

 La manupuncture est une technique de soins complémentaire sans interaction avec les traitements en cours : son but est de soulager la douleur en stimulant des points sur la main avec des stylets métalliques sans infraction cutanée. L’objectif principal de l’étude est d’évaluer l’efficacité de la manupuncture coréenne sur l’intensité de la douleur chez des femmes atteintes d’endométriose.

Cette étude est un essai contrôlé randomisé en deux groupes parallèles, monocentrique, en simple aveugle  (insu pour les participantes, les mesures de critères de jugement et pour les analyses statistiques). L’étude se déroulera sur une durée totale de 26 mois.

UMR INSERM STRASBOURG (67) – Valérie Schini-Kerth Chercheuse et Pr Olivier Morel, Directeur en cardiologie interventionnelle, Professeur de cardiologie et Chercheur

L’endométriose est associée à un risque accru de pathologies cardiovasculaires comme l’hypertension artérielle,  la dyslipidémie (anomalie lipidique du sang), les AVC et les maladies coronariennes indépendamment des facteurs de risques traditionnels. Les bases moléculaires et les mécanismes physiopathologiques précis qui sous-tendent cette association restent cependant à déterminer.
Dans le but de mieux comprendre les mécanismes liant l’endométriose et les maladies cardiovasculaires, l’étude CARDIO-METRIOSIS (CARDIOvascular disease in patients with endoMETRIOSIS) vise à effectuer une analyse complète des voies moléculaires qui sous-tendent l’interaction cardiovasculaire-endométriose.  L’équipe et ses partenaires souhaitent étudier des particules et des protéines liés au système immunitaire dans le sang et le liquide péritonéal de femmes atteintes d’endométriose qui pourraient augmenter la survenue de maladies cardio-vasculaires. Ils prévoient des expérimentations à base de prélèvements et de techniques de biologie moléculaire in vitro.

INSERM TOULOUSE (31) – Dr Elodie Chantalat

Il a été mis en évidence que les menstrues contenaient de l’épithélium glandulaire différencié et des cellules stromales. Des données récentes suggèrent qu’elles pourraient également contenir des cellules souches endométriales pouvant être à l’origine de l’implantation et de la différenciation des lésions d’endométriose.

Une bio banque d’organoïdes générée à partir de ces cellules souches mises en co-culture avec leur micro-environnement de soutien sera créée afin d’identifier spécifiquement leur phénotype et leurs caractéristiques. Les organoïdes sont des nouveaux modèles d’étude du vivant à mi-chemin entre le pur in vitro et le in vivo : ils permettent de faire des expériences en se rapprochant plus près de conditions physiologiques humaines.

Ces organoïdes avaient déjà servis de base au précédent projet de recherche porté par le Dr Chantalat. Avec ce projet, L’équipe veut comparer le comportement de ces modèles de l’endométriose en fonction de conditions de culture variés (différents liquides péritonéal, tissus d’endomètre…) afin de déterminer des facteurs spécifiques au développement de la maladie.

INSTITUT COCHIN INSERM PARIS (75) – Dr  Gaël Darlet

Les mucines sont des protéines produites par nos cellules, entrant dans les mucus, liées à des voies inflammatoires. L’inflammation immuno-induite joue un rôle majeur dans l’endométriose. L’augmentation de la diversité du microbiote endométrial (les bactéries vivant dans l’utérus) en cas d’endométriose questionne le rôle des bactéries dans cette inflammation. Des mucines au niveau de l’endomètre ont récemment été mises en évidence.

L’équipe porteuse du projet propose d’explorer leur rôle dans la transduction (transfert d’une information d’une cellule à une autre) des signaux immuno-inflammatoires dans l’endomètre et de comparer les éventuels liens entre le microbiote endométrial et la production de certaines de ces mucines dans l’endomètre de patientes atteintes et non atteintes d’endométriose.

UNIVERSITE DE RENNES (35) – Dr  Krystel Nyangoh Timoh

Le Dr Krystel Nyangoh Timoh analysera l’innervation de l’utérus chez des femmes en âge de procréer en condition physiologique et pathologique (endométriose pelvienne), en observant la corrélation avec leur symptômes douloureux. Pour cela, une analyse qualitative et quantitative sont prévues, via des techniques modernes d’imagerie de l’utérus. L’objectif est de vérifier si les douleurs pelviennes sont secondaires à des anomalies d’innervation utérine.

INSERM Toulouse (31) – Dr  Elodie Chantalat 

La chercheuse Elodie Chantalat a initié un programme de recherche en biologie moléculaire pour étudier l’expression des récepteurs aux œstrogènes dans l’endométriose. Elle s’intéresse actuellement au mécanisme d’action du récepteur Erα dans les lésions d’endométriose sur des modèles in vivo et in vitro nouveaux, de types organoïdes (des copies d’organes animaux ou humains issus de cellules souches). Ces recherches pourraient permettre de révéler de nouvelles cibles thérapeutiques dans le processus endométriosique et ainsi amener à définir de nouveaux traitements ciblés.

HOSPICES CIVILS DE LYON (69) – Dr  Nazim BENZERDJEB et équipe.

le Dr Benzerdjeb monte une étude qui permettra de distinguer, grâce à des marqueurs de biologie moléculaire, une néoplasie mucineuse appendiculaire (tumeur) d’une endométriose localisée sur l’appendice. L’objectif est d’éviter les surdiagnostic de tumeur sur cet appendice, notamment en contexte endométriosique. afin d’éviter tout traitement agressif et inutile sur l’endométriose (chimiothérapie ou  radiothérapie).

CHU CLERMONT-FERRAND (63) – Professeur Nicolas Bourdel et équipe.

Le premier projet de Recherche financé par EndoFrance en 2022 se nomme « Movendop ».
Ce projet vise à étudier l’impact des mobilisations abdominales ostéopathiques en post opératoire chez les patientes opérées d’endométriose.

L’objectif est de savoir si l’ostéopathie peut lutter contre l’apparition des adhérences abdominales post opératoires, et si ces mobilisations précoces peuvent améliorer la qualité de vie.

INSTITUT PASTEUR (75) – DR AXELLE BRULPORT & L’ÉQUIPE GÉNOMIQUE FONCTIONNELLE COMPARATIVE

Aujourd’hui, l’un des enjeux majeurs de la prise en charge de l’endométriose est de permettre un diagnostic fiable, précoce et non invasif de la maladie et de pouvoir prédire son évolution. Les données suggèrent qu’il s’agit d’une pathologie complexe, impliquant la perturbation de nombreux mécanismes biologiques (immunité, inflammation, génétique…) et mettant en jeu différentes familles de cellules.
Le projet EndoMens vise à étudier d’un point de vue quantitatif et génétique l’ensemble des types cellulaires présent dans les pertes menstruelles chez des patientes atteintes d’endométriose et des femmes saines et de développer un modèle d’organoïde à partir de ces cellules pour valider nos résultats. Ce projet fera progresser la compréhension des mécanismes pathologiques en jeu dans l’endométriose et aidera à identifier de potentiels biomarqueurs de la maladie, afin de faire évoluer les méthodes de diagnostic et d’optimiser la prise en charge des patientes.
Ce projet est mené par le Dr Axelle BRULPORT, chercheuse à l’INSERM et l’Équipe Génomique Fonctionnelle Comparative de l’Institut Pasteur.

HOPITAL DE LA CONCEPTION – (13) DR AUDREY PIVANO

Le projet STOMENDO consiste à valider un questionnaire de qualité de vie chez les patientes opérées d’une endométriose digestive avec iléostomie de protection .
La qualité de vie des patientes porteuses de stomie post-opératoire pour endométriose digestive a peu été évaluée. L’équipe propose de l’étudier en utilisant un questionnaire spécifique aux patients porteurs de stomie : Stoma-QoL.
L’étude s’appuiera sur le réseau national de chirurgiens FRIENDS (FRench Colorectal Infiltrating ENDometriosis Study group) pour inclure au moins 80 patientes opérées d’endométriose digestive avec réalisation d’une iléostomie de protection. Trois questionnaires seront utilisés : Stoma-QoL, EHP-5 (questionnaire de qualité de vie spécifique à l’endométriose) et SF-12 (questionnaire de qualité de vie générale). Cette évaluation permettra non seulement de valider Stoma-QoL mais aussi d’identifier les facteurs influençant la qualité de vie avec stomie et d’améliorer la prise en charge et le parcours de soin de ces patientes dans le contexte d’endométriose digestive.

HOPITAL NORD MARSEILLE – (13) DR PIERRE CASTEL

Plusieurs composés issus du cannabis font actuellement l’objet d’évaluations cliniques quant à leur efficacité antalgique. Parmi eux, le cannabidiol (CBD) possède des propriétés antalgiques et anti-inflammatoires. Pourtant, aucune donnée n’est disponible à l’heure actuelle concernant les effets du CBD sur les composantes douloureuses et inflammatoires de l’endométriose alors que ce produit est actuellement en vente libre en France.

Le projet CannEndo vise à évaluer les effets du CBD dans la prise en charge antalgique des manifestations douloureuses de l’endométriose.

L’étude clinique envisagée portera sur une trentaine de patientes présentant un diagnostic d’endométriose à tout stade. La prise de CBD sera complémentaire des traitements habituels, hormonaux et antalgiques. L’efficacité antalgique du CBD sera évaluée sur l’évolution des scores de douleur et de qualité de vie, en comparant les valeurs habituelles à celles mesurées lors de l’utilisation du CBD. La réduction de la consommation d’autres antalgiques et la persistance dans le temps des effets du CBD seront également évalués au cours de l’étude.

INSERM TOULOUSE (31) DR ELODIE CHANTALAT

Ce projet présenté par l’équipe « Modulation des récepteurs aux œstrogènes », Institut des maladies métaboliques, cardiovasculaires et endocriniennes du CHU Purpan/Inserm porte sur l’étude des systèmes endocrinien, immunitaire et du microbiote, en fonction de la localisation des lésions et de leur infiltration.

La phase d’initiation de l’endométriose, encore mal connue, semble faire intervenir plusieurs systèmes.
Il est admis que le développement de la maladie est intimement associé au métabolisme des œstrogènes. De manière récente, les recherches sur
l’implication du microbiote (l’écosystème bactérien) dans l’endométriose ont montré que la dysbiose (lédéséquilibre du microbiote) pourrait ainsi être impliquée dans le dérèglement du système immunitaire et dans l’altération du métabolisme des œstrogènes.

L’objectif de ce travail est de mieux comprendre les interactions entre les différents systèmes impliqués dans la pathologie : le système endocrinien, immunitaire et le microbiote.

La collaboration avec le service de chirurgie gynécologie du CHU de Toulouse permet de collecter des lésions d’endométriose et du liquide péritonéal de patientes traitées chirurgicalement pour de l’endométriose, qui seront analysés par différentes approches biotechnologiques complémentaires.

Le premier objectif du projet sera de caractériser le niveau d’expression de protéines spécifiques relatives à l’œstrogène (ERs et aromatase) dans les lésions d’endométriose, de différentes localisations et de différents niveaux d’imprégnation œstrogénique.
Le second objectif sera d’analyser et de comparer le microbiote de différentes lésions chez une même patiente. Le troisième objectif du projet sera d’étudier la réaction inflammatoire intrapéritonéale par l’analyse des cellules immunitaires du liquide péritonéal.

Cette étude multifactorielle sur l’endométriose ambitionne d’ouvrir la porte à une prise en charge transdisciplinaire de la maladie : de manière préventive, diagnostique et thérapeutique.

UNIVERSITE DE HAUTE ALSACE (68) DR GERALDINE ESCRIVA-BOULLEY

Il existe peu d’études scientifiques sur l’activité physique et l’endométriose. L’activité physique permettrait de diminuer la douleur liée à l’endométriose.
Le projet CRESCENDO pour (acCRoitre l’Exercice physique et le Sport pour Combattre l’ENDOmétriose) vise à proposer une activité physique adaptée (APA) aux patientes et à obtenir une vision plus complète des phénomènes en jeu dans la relation entre APA et endométriose.

Tandis que les séances d’APA proposées dans les hôpitaux ne sont pas facilement accessibles, une solution serait de les proposer en visioconférence.
Le présent projet porte sur l’étude de faisabilité d’un nouveau protocole. A travers un essai contrôlé randomisé, l’équipe proposera des séances d’APA et d’éducation thérapeutique du patient (ETP) pour tester les effets du protocole sur l’endométriose et ses conséquences.

Dans un premier temps, l’équipe identifiera les barrières et les leviers d’une activité physique dans le contexte d’endométriose.
Des questionnaires, des entretiens et des focus groups permettront de recenser les effets perçus de la maladie, en particulier ceux liés à la pratique de l’activité physique en général, ainsi que les raisons de pratique et non-pratique.

Ensuite, un programme d’APA sera expérimenté. Seront analysés les effets sur : (1) l’activité physique, (2) la douleur perçue, (3) la qualité de vie et (4) la santé des patientes. Par ailleurs, deux modalités d’accompagnement de la pratique (en présentiel versus en visioconférence), ainsi que l’appropriation du protocole seront étudiées.

UNIVERSITÉ VERSAILLES-SAINT-QUENTIN-EN-YVELINES (78) DR FRANCOIS VIALARD

À ce jour, l’absence de test diagnostic non invasif contribue à expliquer que plusieurs années soient nécessaires pour diagnostiquer une endométriose. La recherche de biomarqueurs représente donc un enjeu majeur pour cette pathologie.

Une analyse comparative par spectrométrie de masse de l’endomètre de patientes avec et sans endométriose nous a permis d’identifier des biomarqueurs protéiques pour lesquels une caractérisation par des techniques conventionnelles est aujourd’hui nécessaire. L’intégration des données du laboratoire avec un ensemble de données protéomiques à grande échelle déjà publié nous a permis de
mettre en évidence 11 protéines partageant la même tendance de dérégulation dans l’endomètre, quelle que soit la phase du cycle menstruel, alors que 16 protéines ont été confirmées être surexprimées dans le sérum des femmes atteintes d’endométriose.

Ces premiers résultats constituent une première étape vers l’identification de biomarqueurs potentiels prometteurs pour permettre un diagnostic endométrial et sérologique. Les recherches sur le rôle de ces protéines fourniront également de nouvelles informations sur les mécanismes sous-jacents à l’endométriose et son étiologie.

  • Localiser où ces protéines s’expriment dans les prélèvements d’endomètre, par immunohistochimie,
  • Les identifier par spectrométriose de masse, dans le sérum et les endométriomes de patientes atteintes d’endométriose précédemment incluses (10 patientes)
  • Confirmer ces résultats sur une plus grande cohorte de patientes.

*l’approche protéomique vise la compréhension du rôle joué par les protéines dans l’organisme.

CHU de Besançon (25) Dr Courtois

Le Service de Gynécologie du CHU de Besançon a mis en place un programme de Réhabilitation Améliorée Après Chirurgie, intitulé la méthode ERAS°. C’est une approche multimodale innovante englobant plusieurs actions dans la période pré, per et post opératoire afin de réduire le stress chirurgical et ses complications. Le patient devient un véritable acteur de sa prise en charge.

Une équipe pluridisciplinaire composée d’un chirurgien gynécologue, de deux anesthésistes, de deux infirmières coordinatrices et d’une cadre supérieure a ainsi été formée. L’implémentation de ce programme va permettre au Service de Gynécologie d’être labellisé ERAS°, gage d’excellence. Les patientes qui devront subir une intervention chirurgicale dans le cadre d’une endométriose ou d’un cancer pelvien pourront bénéficier de ce programme ; le but étant d’étendre ce programme à toute chirurgie gynécologique.

INSERM Toulouse (31) Dr Tabiasco

L’endométriose est une maladie gynécologique fréquente qui concerne une femme sur dix. Elle est liée à la présence de tissu semblable à la muqueuse utérine en dehors de l’utérus. La présence de ce tissu hors de la cavité utérine induit une réponse immunitaire qui n’est pas efficace et ne permet pas l’élimination de ce tissu. Au contraire, cette réponse immunitaire semble participer à l’installation des lésions responsables des différents symptômes ressentis par les femmes souffrant d’endométriose. 

Nos connaissances en matière de microenvironnement immunitaire dans les tissus nous ont amenées à émettre l’hypothèse que le rétablissement d’une réponse immunitaire correcte au niveau du site d’implantation des lésions pourrait en permettre l’éradication. Nous proposons un projet de recherche qui vise à mettre en évidence les facteurs responsables de l’inefficacité de la réponse immunitaire et à développer un protocole de traitement permettant de restaurer une réponse immunitaire efficace qui empêchera l’apparition et le développement des lésions. 

Nous avons déjà identifié une cible moléculaire pour laquelle nous disposons d’inhibiteurs pharmacologiques. Les retombées de ce projet de recherche ouvriront de nouvelles pistes pour le développement de nouveaux traitement de l’endométriose.

Association ADREGOF Paris (75) Dr Marcellin

L’endométriose est une maladie gynécologique bénigne et fréquente, définie par la présence d’endomètre fonctionnel en dehors de la cavité utérine. Elle est responsable de douleurs pelviennes chroniques invalidantes et d’une infertilité, avec un impact psychosocial important.

La théorie de l’implantation est celle la plus communément acceptée pour expliquer l’origine de la maladie : elle correspond à une migration des tissus de l’endomètre de l’utérus dans la cavité péritonéale par un reflux menstruel. Ce reflux existe chez une majorité de femmes en âge de procréer alors que l’endométriose touche 10 % d’entre elles. Cette différence suggère l’existence d’autres phénomènes responsables de l’endométriose.

Récemment des études ont permis de montrer que les femmes atteintes d’endométriose présentaient un risque plus élevé de fausses couches et de grossesses compliquées (accouchements prématurés, petits poids de naissance, hypertension gravidique). Dans certains cas, le recours à un traitement chirurgical est proposé pour améliorer la fertilité. Par ailleurs de rares études ont montré de façon variable que la chirurgie pouvait améliorer les issues obstétricales. 

Ces données suggèrent que lors du développement de l’endométriose il y a des altérations de l’endomètre [soit par des modifications du tissu utérin lui-même, soit par une dérégulation du système immunitaire et/ou inflammatoire lié à la présence de lésions endométriosiques en dehors de l’utérus, et ces altérations seraient potentiellement réversibles après un traitement chirurgical. Aucune étude n’a étudié l’impact de la chirurgie des lésions ectopiques sur le fonctionnement de l’endomètre. Le but de cette étude est de vérifier si la chirurgie des lésions d’endométriose profonde provoque une modification de l’expression des gènes de l’endomètre. Cette étude permettra de mieux comprendre les effets liés à la chirurgie et ainsi envisager de nouvelles modalités de traitement des patientes.

INSERM Toulouse (31) Dr Chantalat

L’endométriose est une maladie chronique entrainant une altération majeure de la qualité de vie: absentéisme scolaire ou professionnel, vie sexuelle… Les traitements proposés sont également responsables de ce retentissement. La chirurgie lourde, souvent nécessaire du fait d’une résistance aux traitements médicamenteux (déjà non dénués d’effets secondaires) entraine une morbidité non négligeable, notamment chez les patientes ayant une atteinte digestive (dérivation digestive temporaire, hospitalisation prolongée…). Pourtant ces traitements ne sont que symptomatiques car une récidive est présente dans 20% des cas.

Le but de notre étude est de réfléchir à une nouvelle stratégie thérapeutique, ciblant la phase d’initiation de la maladie jusqu’ici incomprise. En effet, 90% des femmes présentent un reflux de sang par les trompes lors des menstruations, qui serait à l’origine de l’endométriose. Pourtant seulement 10% d’entre elles présenteront des lésions d’endométriose. 

Pourquoi chez certaines, le reflux crée une lésion d’endométriose? Il est donc nécessaire de mieux connaitre les mécanismes d’initiation de l’endométriose. Selon des études préliminaires, l’initiation de l’endométriose serait liée à une altération du système immunitaire couplé à des mécanismes liés aux récepteurs aux oestrogènes.

Pour cela nous mènerons une étude du système immunitaire chez des patientes opérées pour de l’endométriose, et nous nous intéresserons spécifiquement aux patientes ayant un déficit immunitaire. Cela nous permettra de caractériser le type de récepteur aux oestrogènes impliqué dans cette phase d’initiation.

Cette étude impliquant chercheurs et chirurgiens pourrait nous permettre d’ouvrir la voie à de nouvelles thérapeutiques combinées dès la phase d’initiation de la maladie.

Projet de la Clinique du Val d’Ouest – (69) Dr Benjamin Cotte

Endomaitrise est une association regroupant 17 praticiens ayant créé le premier programme de soins holistiques pour l’endométriose, alliant médecine douce, diététique et activité physique adaptée.

Ce programme est centralisé autour de la Clinique du Val d’ouest et a débuté il y a 1 an. Il rencontre une satisfaction totale auprès des patientes traitées. Il suscite aussi beaucoup de demandes d’information de la part du grand public.

EndoFrance a financé la création d’un site internet dédié pour Endomaitrise afin de répondre aux demandes d’informations de tout type : http://www.endomaitrise.fr/

Centre anti-douleur : évaluation et traitement de la douleur chronique – Hôpital de la Croix rousse et Hospices civils de Lyon (Pr Gil Dubernard, Dr Patricia Branche, Marie Demahis)

L’objectif principal de cette étude est de développer une prise en charge innovante « endométriose et douleurs » entre la gynécologie et la consultation douleur, un parcours intra-hospitalier coordonné, proposé à ces patientes au sein de l’hôpital de la Croix-Rousse. Cette prise en charge est ouverte à l’ensemble des patientes consultant dans les différents services des Hospices Civils de Lyon.

Evaluer de façon scientifique le bénéfice d’une prise en charge multi disciplinaire incluant une prise en charge groupale psychologique et corporelle, non médicamenteuse et complémentaire à l’action chirurgicale, dans l’évolution de la symptomatologie douloureuse de l’endométriose permettra de noter son impact sur l’amélioration de la qualité de vie de ces patientes.

Projet porté par l’APHP

ComPare est la communauté de patients pour la recherche. Il s’agit d’un projet scientifique visant à faire avancer la recherche sur les maladies chroniques. Les participants répondent régulièrement à des questionnaires portant sur les symptômes, la qualité de vie, les traitements et les relations avec les soignants. Nous avons rejoint ComPaRe en janvier dernier avec pour objectif de créer une cohorte endométriose avec des questionnaires spécifiques à cette pathologie. Pour que les résultats soient représentantifs, 10 000 femmes devaient être inscrites sur la plateforme. EndoFrance est membre du comité scientifique de ComPaRe.

Un projet pour l’INSERM (Carole Abo, équipe Vaiman – Institut Cochin)

L’objectif final de ce projet serait de proposer un diagnostic plus précoce et peu invasif de l’endométriose, à partir d’un prélèvement sanguin.

Une autre partie du projet s’intéresse à l’origine génétique de la maladie. En s’appuyant sur l’analyse du génome de plusieurs femmes atteintes de la maladie au sein d’une même famille, l’objectif sera d’identifier les gènes augmentant le risque de développer une endométriose.

Pour le Groupement d’études gynécologiques et obstétricales (Pr Bourdel et Claire Figuier)

No endo : National Observatory for ENDOdométriosis  est une plateforme (et appli) développée par l’équipe du CHU de Clermont-Ferrand, No endo est un consortium réunissant en une base de données unique l’ensemble des grandes bases de données et cohortes de France : Cirendo, IFEMEndo Endoqua, Endora, EndoAlgobase … EndoFrance a co financé plusieurs de ces bases de données, outils de travail nécessaires à l’optimisation des pratiques et de la prise en charge de l’endométriose partout en France, mais aussi au développement de la recherche clinique endométriose.
La recherche en endométriose manque d’études apportant des preuves fiables pour avancer de manière significative. L’ampleur et la complexité de la maladie impose de passer au big data. Le projet consiste en la création d’un outil informatique dédié qui permettra d’obtenir une base de données « online », accessible via des systèmes de sécurité adaptés. Tous les centres participants y auront accès. La nouveauté, en plus de la mutualisation de la base entre les centres, sera la simplification d’utilisation et la potentialisation du suivi des patientes.

Une étude menée par l’association nantaise des problèmes de reproduction (Dr Ploteau)

Ce projet vise à étudier l’impact des produits contaminants organiques sur la physiopathologie de l’endométriose. Fort d’un partenariat de recherche avec le Laboratoire d’étude des résidus et contaminants dans les aliments, le service de gynécologie du CHU de Nantes a développé une première étude cas-témoins. 

La comparaison entre les cas (endométriose profonde) et les témoins a permis de mettre en évidence une association significative entre certains polluants organiques persistants (POPs) et l’endométriose profonde. Celle-ci était d’autant plus significative lorsque l’endométriose profonde était associée à des endométriomes. Les données générées sur cette première étude sont encore en phase d’analyse afin de mieux comprendre la relation entre les POPs et le risque d’endométriose.

Étude portée par le Dr Louis Marcellin – Cochin.

L’adénomyose existe également sous plusieurs formes dont les principales sont l’adénomyose diffuse et focalisée. Une relation entre endométriose et adénomyose existe. Il a été montré que l’adénomyose focalisée était associée à l’endométriose profonde. Mais le lien physiopathologique n’est pas connu. L’objectif de l’étude est de déterminer quel lien existe entre les cellules d’endométriose et d’adénomyose et de définir quelle mutation génétique serait commune aux deux pathologies.

INITIÉ PAR LE PR FRANCOIS VIALARD ET SON ÉQUIPE (INSTITUT DE RECHEERCHE EN SANTE DE LA FEMME – IRSF UNIVERSITE VERSAILLES – ST QUENTIN EN YVELINES).

Ce projet vise à étudier l’impact des produits contaminants organiques sur la physiopathologie de l’endométriose. Le projet vise à découvrir des biomarqueurs de l’endométriose ; il est basé sur un travail collaboratif interdisciplinaire s’appuyant sur des concepts biologiques, chimiques, médicaux et informatiques et faisant intervenir des experts de chacune de ces spécialités. Il devrait permettre d’améliorer les connaissances actuelles de l’endométriose et d’identifier les marqueurs spécifiques prédictifs de l’endométriose et ainsi améliorer la prise en charge et le traitement des futurs patientes.

Initiée par le Pr Chrystèle Rubod et son équipe (CHRU Lille).

Le projet consiste à créer une base de données sur les patientes atteintes d’endométriose pelvienne prises en charge au CHRU. Cette cohorte de patientes permettra de mener des recherches cliniques afin d’évaluer les causes, mécanismes et critères évolutifs de cette pathologie et de la douleur, ainsi que les prises en charge proposées.

pour l’équipe du Pr Golfier – Hospices civils de Lyon

L’objectif du Projet est d’améliorer la connaissance de l’endométriose et de pouvoir permettre de répondre à des questions scientifiques actuelles et futures concernant la pathologie.
L’objectif principal est d’évaluer l’impact de la prise en charge diagnostique et thérapeutique
des patientes sur leur qualité de vie, d’identifier les facteurs liés à l’altération de la qualité de vie.

Projet initié par l’équipe du Pr. Fauconnier et du Dr. Panel

Cette étude est menée par Stéphanie Staraci au sein du laboratoire RISCQ de l’université de médecine de Saint-Quentin en Yvelines, sous l’égide de l’Institut de Recherche en Santé de la femme, dirigé par Florence Francillon. Cette étude multicentrique vise à mesurer le degré de handicap des femmes souffrant d’endométriose. Ceci pourrait contribuer à une meilleure reconnaissance de la maladie en tant que phénomène ayant des conséquences sur le travail et la vie intime des femmes. Par ailleurs, le développement de connaissances précises sur le handicap lié à cette maladie pourrait permettre de développer des programmes de prise en charge non médicale telle que l’accompagnement, le partage d’expérience et l’éducation thérapeutique, ce que fait EndoFrance depuis 15 ans maintenant. 

Les premiers résultats de l’étude ont été communiqués en novembre 2019. 

De plus, EndoFrance a soutenu plusieurs équipes dans le montage ou la réalisation et le recrutement de patientes pour des projets de recherche portant sur l’endométriose et a ainsi collaboré aux projets suivants :

Recherche sur le caractère héréditaire de l’endométriose avec le CHU de Montpellier.

Cette étude est en cours d’analyse.

Validation du questionnaire EHP-30, portant sur la qualité de vie des femmes atteintes d’endométriose, en français. Elle a été menée par le CHU de Clermont Ferrand.

Cette étude a été publiée

Mise au point de l’auto-questionnaire de diagnostic de l’Endométriose DEVA, développé avec une équipe de médecins sous la direction du Pr Fauconnier.

Cette étude est terminée. Le questionnaire a été validé en population externe (témoins non atteints d’endométriose) et a fait l’objet d’une publication scientifique.

Étude évaluant les bénéfices pour la fertilité de la chirurgie complète de l’endométriose pelvienne profonde avec atteinte colorectale suivie d’une FIV par rapport à la FIV en 1ère intention.

Cette étude est en cours de recrutement

La stimulation magnétique transcrânienne répétitie (RTMs) est une technique de traitement de la douleur qui agit en modifiant directement l’activité du cerveau, via une stimulation appliquée de façon non invasive et indolore. Cette technique a montré son intérêt pour la prise en charge de la douleur neuropathique (par atteinte du système nerveux) et de la fibromyalgie.

Dans cette étude, douze patientes présentant des douleurs chroniques en lien avec une endométriose, réfractaires à tous les traitements essayés (dont la chirurgie), ont bénéficié de séances de rTMS quotidiennes (15 minutes par jour) pendant 5 jours consécutifs. Cela a permis une diminution de la douleur significative chez 9 d’entre elles. Bien qu’une étude contrôlée (traitement par stimulation active chez la moitié des patientes et factice pour l’autre moitié) soit nécessaire pour confirmer l’intérêt de ce traitement dans les douleurs chroniques d’endométriose, cela donne un espoir nouveau pour ces patientes.

Référence de l’article: Pinot-Monange A, Moisset X, Chauvet P, Gremeau AS, Comptour A, Canis M, Pereira B, Bourdel N. Repetitive Transcranial Magnetic Stimulation Therapy 

(rTMS) for Endometriosis Patients with Refractory Pelvic Chronic Pain: A Pilot Study. J Clin Med. 2019 Apr 13;8(4):508. doi: 10.3390/jcm8040508. PMID: 31013910; PMCID: PMC6518231.

Médecins, professionnels, chercheurs Vous avez un projet de recherche à soumettre ?

Un grand merci à Laëtitia Milot et à nos généreux donateurs qui nous aident à faire avancer la recherche !

Mis à jour le Nov 22, 2023 @ 10h02

Vous souhaitez nous aider à financer les recherches ?

Aller au contenu principal